Le Chien des Baskerville by Un livre Un film

Le Chien des Baskerville by Un livre Un film

Auteur:Un livre Un film [film, Un livre Un]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


« Qui aurait cru que ce sentier n’était pas bien choisi pour un rendez-vous ! dit-il. Nom d’un tonnerre ! toute la région semble avoir voulu assister à mes fiançailles ! Où aviez-vous loué un fauteuil d’orchestre ?

– J’étais sur la colline.

– Au promenoir, alors ? Mais son frère se retrouvait aux premières loges. L’avez-vous vu venir sur nous ?

– Oui.

– Avez-vous jamais pensé qu’il était fou ? Je veux dire : son frère.

– Non.

– Moi non plus. Je l’avais toujours pris jusqu’à aujourd’hui pour un être sain d’esprit. Mais vous pouvez m’en croire : il y en a un de nous deux qui devrait être mis dans une camisole de force ! Que lui a-t-il pris ? Vous avez vécu près de moi depuis plusieurs semaines, Watson. Soyez franc : voyez-vous quelque chose qui m’empêcherait d’être un bon mari à l’égard d’une femme que j’aimerais ?

– Ma foi non !

– Il n’a rien objecté à ma situation matérielle ; ce serait plutôt moi qui aurais à objecter quelque chose à la sienne. Qu’a-t-il contre moi ? Je ne me rappelle pas avoir jamais fait du mal à un homme ou à une femme. Et pourtant il ne me juge pas digne de toucher seulement le bout de ses doigts.

– Vous l’a-t-il dit expressément ?

– Cela, et davantage. Je vous le dis, Watson, je ne la connais que depuis quelques semaines, mais depuis le premier jour j’ai deviné qu’elle était faite pour moi, et qu’elle… eh bien, qu’elle était heureuse quand elle se trouvait avec moi, j’en jurerais ! Dans les yeux d’une femme il y a une lumière qui en dit plus long que des mots. Mais il ne nous a jamais laissé seuls, ensemble ; aujourd’hui j’ai eu pour la première fois la chance de pouvoir lui parler tête à tête. Elle était contente de me voir ; seulement ce n’était pas pour parler d’amour qu’elle était venue : elle ne m’aurait même jamais permis d’en parler si elle avait pu m’arrêter. Elle ne cessait de me répéter que la lande était dangereuse, et qu’elle ne serait heureuse que lorsque je m’en serais éloigné. Je lui répondis que depuis que je l’avais vue, je n’étais nullement pressé de partir, et que si elle voulait réellement que je m’éloigne, le seul moyen de me faire céder était qu’elle parte avec moi. Je lui offris le mariage, mais avant qu’elle eût pu me répondre son frère fondit sur nous, avec un vrai visage de fou furieux : il était blanc de rage, ses yeux lançaient des flammes… Que faisais-je avec la demoiselle ? Comment osais-je lui offrir des hommages qu’elle trouvait odieux ? Pensais-je que parce que j’étais baronnet je pourrais faire ce que je voulais ? S’il n’avait pas été son frère, j’aurais mieux su lui répliquer. Bref je lui dis que les sentiments que je portais à sa sœur n’avaient rien de honteux, et que j’espérais qu’elle me ferait l’honneur de devenir ma femme. Cette déclaration ne semblant



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